Par Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant

Les règles du jeu : un écho aux valeurs éducatives !

Les droits de l’enfant, ce sont bien entendu les droits premiers et primordiaux comme avoir une famille, un toit pour se loger, de quoi se vêtir et se nourrir décemment tous les jours, recevoir une éducation et être protégé. Mais c’est aussi le droit de jouer, comme le consacre l’article 31 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant :

  1. Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artistique.
  2. Les États parties respectent et favorisent le droit de l’enfant de participer pleinement à la vie culturelle et artistique, et encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité.

Malheureusement, la précarisation galopante d’une grande partie de notre communauté, la fragilisation économique et sociale renforcées par une crise financière dévastatrice ont des conséquences immédiates sur les loisirs d’une grande partie d’entre nous.

Les règles du jeu sont pourtant un écho aux valeurs éducatives, aux fameuses « limites » considérées comme indispensables à construire l’éducation d’un enfant. Mais elles sont apprises, intégrées, acceptées et appréciées comme étant les règles d’un groupe dont les membres vont interagir lors d’un moment agréable et non pas considérées, voire rejetées, comme des normes rigides et froides imposées par les « grands », les parents, les profs, la société…

En jouant, les enfants s’approprient de nombreuses règles de savoir vivre ensemble et, ce faisant, ils se forment à la vie citoyenne et se détournent naturellement des comportements agressifs ou violents. Toutes les initiatives qui permettent à nos enfants d’avoir accès aux jeux et aux loisirs doivent être encouragées, promues et soutenues non seulement parce qu’elles vont permettre à ces jeunes de se construire en sortant du cadre purement scolaire, mais encore parce qu’elles créent les conditions d’une possible intégration, d’une mixité sociale que d’aucuns essayent désormais de concrétiser en légiférant. Les rencontres que vont susciter les activités de jeux et de loisirs de nos enfants sont la source de souvenirs pour une vie entière et d’un brassage culturel extraordinairement riche dont on ne mesure pas assez les conséquences positives pour le mieux vivre en société.

Le Délégué général aux droits de l’enfant propose d’ailleurs de nombreux outils pour permettre d’activer, notamment, les droits au jeu et aux loisirs pour les moins de 18 ans dont l’immense majorité est téléchargeable gratuitement.

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